Cuzco 15/02/2007

Publié le par Francois-Xavier De Ruydts

Petit QUIZZ confectionné par Idalina rien que pour vous:

(on compte sur votre participation, un bonnet péruvien à celui ou celle qui fera un sans faute)

1. Que représente cette photo ?

Vrai ou faux (bluff ou bluff pas ?)

2. Nous avons planté la tente au sein d’un site archéologique Inca, a quelques pas du bain de l’Inka en personne.

3. Fix est depuis peu capable de refaire ses lacets tout en pédalant.

4. Une petite Madame péruvienne a étalé de la crème solaire sur les épaules d’Ida parce qu’elle trouvait que Fix avait mal fait le travail.

5. Fix a déjà perdu deux réveils (mais c’est pas tellement grave parce que le premier sonnait tellement peu fort qu’il fallait etre reveillé pour l’entendre, et le deuxième avait un tic tac tellement fort qu’il ne nécessitait pas de sonnerie vu qu’il nous empêchait de dormir).

6. Idalina a perdu 5 kg grâce aux bienfaits du vélo.

7. Apres s’etre fait appelé « toubab-argent » en Afrique, le nouveau surnom de Fix est « gringo-caramelo ».

Choix multiple

6. Nous avons roulé toute une après-midi sur une route quasi déserte. Pourquoi ?

     a. Un camion de lait double remorque est resté coincé au coin d’une rue paralysant tout le trafic.

     b. Une pluie torrentielle a provoqué une coulée de boue de 20m de large sur la route, empêchant le passage de tout véhicule.

     c. Les deux

7. Quel est le critère principal de Fix pour élire « le camion du jour » ?

     a. Il est bien peint.

     b. Il utilise son petit klaxon (et pas le grand en tirant sur sa ficelle et qui s’entend a trois vallées) et a plus de 10 m de nous.

     c. Il lui fait des yeux doux a travers la fenêtre.

     d. Il lui propose de mettre la bicicleta dans le camion pour faire un petit bout de chemin avec lui.

8. Combien de repas sous tente n’ont pas été un spaghetti « thon-tomate » ?

     a. 1 seul, après cela Fix s’est dit plus jamais, c’est trop dur de changer une habitude prise quotidiennement depuis 5 mois déjà (Il faut dire que selon les estimations, Fix aurait déjà mangé plus de 10kg de thon depuis son départ).

     b. 3 fois, car nous nous sommes trompés dans l’achat de 2 boites de thon, ce qui a donné deux spaghetti " purée de sardines-tomate "

9. Nous avons feté deux anniversaires le 9 fevrier. Lesquels ?

      a. Les 2000km de bicicleta sur le sol sud-américain et nos 5 ans de calvers amoureux.

      b. Notre 10 milliardième coup de pédalle et la dixieme réparation « couture » du torchon qui sert de short a Fix.

      c. Les 150 heures de contact du short cycliste d’Ida et de sa selle gel et les 5 ans du chien de Fix.

10. Que croisons-nous le plus fréquemment sur la route ?

     a. Des lamas.

     b. Des Toyota Corolla.

     c. Des autres cyclo-touristes.


Nous sommes un peu gênés de pointer le bout de notre nez sur le net après autant d’absence. Et ceci alors que les statistiques d’audience battent des records tous les tours. Mais voilà, nous avions un petit secret à cacher, surtout à l’inquiétude démesurée de nos parents. Notre secret? Pas grand chose finalement: Nous avons repris le vélo… et ce quelques jours après vous avoir annoncé que nous arrêtions.

Mais commencons par le commencement, Huaraz. Huaraz est une petite ville au pied de la Cordillera Blanca, probablement la plus impressionnante de toutes les cordillères des Andes. Entre autres grands sommets, elle abrite celui que j’ai toujours considéré comme le plus beau du monde, l’Alpamayo. Une immence face Nord (c’est à dire enseleillée puisque nous sommes dans l’hémisphère Sud, les Andes ne sont pas les Alpes) lacérée de ces fameuses "Ice-flutes" si typiques des sommets andins. Je n’ai pas résisté à l’envie d’aller le caresser du regard, et pour ce faire, Ida a dû subir (avec son épaule dans le plâtre) 4 jours de trek à plus de 4000m d’altitude. Elle a souffert mais jamais ne le regrettera. Les Andes ce n’est pas les Alpes, c’est 1000 fois plus grand, plus beau, plus fou. Je m’arrête là, les photos en parleront mieux. A propos de grandeur, nous avons tous les deux battu notre record d’altitude à la force de nos jambes (4700m) et ce sans nous douter le moins du monde que, quelques tours plus tard, nous le surpasserions à vélo (4800m). Ce vélo nous l’avions abandonné depuis longtemps, cela nous faisait très mal, c’était pour tous les deux un rêve qui s’effondrait. Mais de retour à Huaraz, Ida a décidé que ça ne se passerait pas comme ça.

Un jour, au réveil, alors que j’étais en train de déprimer à l’idée de remonter dans le bus, de revoir ces paysages défiler tellement vite, de ne pas en sentir les odeurs, de ne pas pouvoir saluer tous ces gens, de ne plus pouvoir dormir sous la lune… elle me dit: "Et si on réessayait quand même". Mais la position "velo", pour la clavicule d’Ida c’était impensable (puisqu’elle doit garder les épaules en arrière) alors elle a eu une illumination complètement folle. Encore aujourd’hui je me demande ce qu’elle a sous le crâne pour avoir pensé quelque chose d’aussi … impensable. "Et si on mettait le guidon DERRIERE ma selle…" Aussi incroyable qu’il puisse paraître, ça a marché, et même tres bien. 700km plus loin nous sommes encore à ce système qui est d’ailleuirs ideal pour la reparation de sa clavicule. Le lendemain, nous étions sur la route, tout perdus, tout étourdis de retomber si brutalement dans un reve que nous avions totalement abandonné.

Bonheur. D’autant plus que le paysage qui nous attendait sur les 300 prochains kilomètres fut d’une beauté difficilement descriptible a l’aide des 26 petites lettres de notre alphabet. Des massifs enneigés percant la platitude des tourbières d’altitude, des villages miniers perchés a flanc de montagne, des nappes de brouillard recouvrant les troupeaux de moutons, un soleil sec et brûlant, le paysage balayé par des vents mordants de froid. Et puis des visages… tous ces visages brulés par le soleil et tannés par le vent qui nous questionnent du regard : « Mais qu’est-ce que tu fais ici toi ? » La plupart de nos rencontres commencent par une hallucination mutuelle. Nous nous arretons par exemple à la vue d’un type tout seul assis sur une pierre au milieu de ce que l’on peut appeler nulle part et lui hallucine de meme à voir deux blancs sur un velo qui ressemble plutôt a une moto, avec une femme aux cheveux rouges qui se tient à un guidon situé sous ses fesses. Incompréhension réciproque donc, mais les discussions n’en sont que plus intéressantes. Elles commencent toutes de la même maniere :

- « D’où venez-vous comme ça ? »

On cite toujours la derniere ville que l’on a croisée pour ne pas compliquer les choses.

- « Aah, et d’où êtes vous ? »

« De Belgique, un petit pays d’Europe, au nord de la France. »

- « Ah, et vous êtes venus de chez vous avec la bicicleta ? »

« Euh, non, il y a un océan entre les deux, il faut prendre l’avion… »

- « Ah, bon… »

Et là commence en général un cours de géographie:"ici l’Europe... là il y a l’Afrique, ici les Amériques…".

Ici, le contraste est très marqué entre les villes et les campagnes. Particulièrement du point de vue richesse et éducation (ce qui revient probablement à la même chose). D’ailleurs, quand vous parlez de « Belgique... Europe... il faut prendre l'avion...» à un citadin, il y a des chances qu’il vous réponde « Oui, oui, Google Earth » ou bien « Ah, ma sœur habite Anvers ».

Mais revenons a nos moutons, je vous parlais de la beauté de la route. C’est dans cette splendeur que nous avons passé ce fameux col a 4800m, vaillemment et le cul sur la selle. Sans vouloir paraître blasés, franchement ce n’est plus le genre de chose qui nous fait peur. D’ailleurs, quand le soir je checke la route du lendemain sur la carte et lance a Idalina « Tiens, demain un col a 4000m », elle ne sourcille même plus… Nous sommes définitivement acclimatés.

A propos de climat, celui des Andes est tres particulier. Nous sommes actuellement en pleine saison des pluies, mais de la pluie, finalement, il n’y en a pas tellement, et quand elle tombe c'est la plupart du temps en fin de journée. Cette constance nous permet d’organiser nos journées pas trop mal. Si je dis parliculier, c’est qu’il n’est pas rare de croiser des sortes de microclimats. Je pense par exemple à celui de la ville de Huanuco qui est carrément chaud et désertique pour une altitude de tout de même 2000m. Passez dans la vallée adjacente et il vous faudra bien 2 polars de plus. Finalement, je crois qu’on peut dire que chaque vallée a son climat.

Huanuco, c’était notre premiere grosse étape apres Huaraz. Petit hotel pour la douche et le « National Geographic Channel » (un de nos seuls criteres dans le choix de la chambre ; comme si on n’en avait pas deja plein les yeux) pour un départ en pleine forme le lendemain. 150km de montée nous attendaient pour Cerro de Pasco, ville miniere située a 4300m d’altitude. Encore une fois, le paysage qui nous attendait ensuite fut d’une splendeur a couper le souffle, et en descente qui plus est sur une centaine de km jusqu a Huancayo où nous avons pris le bus pour Cuzco. Le bus ? Oui, ce n’est pas mon genre, mais le lac Titicaca est encore loin et cette clavicule nous a fait perdre un temps précieux. De plus, la route jusque là s’annoncait extrêmement monotone et rendue presque impraticable par les fortes pluies. Pas de regrets donc.

Vous allez me dire « Cuzco ? Ah, vous allez voir le Macchu Picchu ? ». Et bien, cette merveille du monde, nous avons décidé de ne pas aller la visiter. Rebelles ? Peut-etre. Butés ? Sûrement. Mais fauchés et outrés surtout. Sachez que pour aller voir ces fichus murs Incas, il vous en coûtera au minimum 150 dollars, tout ça pour y être serrés comme des sardines parmi vos semblables en short et baskets, alors que pour 1 dollar vous visiterez d’autres ruines fantastiques ou vous vous sentirez seuls au monde au beau milieu de cette fabuleuse civilisation Inca. Sachez surtout que de ces 150 dollars, 5 seulement vont au gouvernement péruvien, le reste va directement dans les poches de la compagnie Américaine qui tient le site. Les habitants de Cuzco sont aussi outrés que nous. Alors, demain, nous enfourcherons notre belle monture pour aller visiter les autres sites archéologiques des environs, un petit peu moins grands, un petit peu moins beaux mais au moins notre argent ira dans la poche des Péruviens qui le méritent bien.

 

Publié dans Pérou

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T
Coucou vous deux...<br /> J'ai pas pu résister à l'appât du gain... Moi qui rêve depuis toujours d'un bonnet péruvien!!! ;-)<br /> A la première question concernant la photo, moi, j'dis qu'c'est Dada, dans un endroit crado... qui fait de l'oeil à un petit péruvien derrière elle, montrant au paparazzi situé au-dessus (probablement Fix), qu'elle a un beau pansement et une atèle en vue de réparer le bobo qu'elle a à sa clavicule....<br /> A tous les "vrais ou faux", je réponds: "VRAI".(Parce que vous ferriez des blagues vous maintenant!!!) ;-)<br /> Pour ce qui est des choix multiples, après une étude détaillée de la situation, j'me suis dit que les réponses étaient les suivantes:<br /> 6)c; 7)b; 8)b; 9)a; et 10)c...<br /> En gros il s'agit, dans chacune des questions, des réponses les plus absurdes, les plus incroyables faisant allusion à des aventures qui ne nous arriverait jamais en Belgique, mais qui, dans un trip à "bicicleta" finissent pas nous sembler tout à fait normal!!!<br /> J'vous embrasse bien fort les cocos, <br /> Merci pour ce moent d'évasion,<br /> Nath.<br /> PS: j'attends le bonnet... attention, il n'arriverait pas que je viendrais le chercher moi-même!!! ;-) Vous êtes prévenus!!!
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J
Dément... Vraiment, c'est magnifique.<br /> milles grosses bises à mes deux aventuriers préférés.<br /> Jib
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